Ce roman de Viviane Roeth met en scène deux trajectoires parallèles et pourtant liées : celle de Christel Volkov, femme fragile dont l’esprit vacille après la disparition mystérieuse de son mari Alexeï, et celle de Dimitri, cousin de ce dernier, qui tente tant bien que mal de comprendre et d’aider Christel, tout en affrontant ses propres fêlures.
À travers ce jeu de miroirs, le roman explore les thèmes de la maladie mentale, de la culpabilité familiale, de la mémoire et du poids des non-dits. L’appartement, la cour intérieure et la musique (notamment Brahms) deviennent des personnages à part entière, symboles de l’enfermement mais aussi d’une possible échappatoire.
Le récit, structuré en chapitres alternant points de vue et temporalités, mêle drame psychologique, satire des relations de voisinage, et réflexion sur l’isolement moderne.
 
Critique d'Imaginer :
L’écriture est vive, réaliste, et sait créer une atmosphère à la fois lourde et captivante. Les descriptions de la vie de cour, des petites manies des voisins, rappellent parfois l’ambiance de Fenêtre sur cour d’Hitchcock, mais avec une touche intimiste. Le roman réussit à aborder un sujet difficile — la maladie mentale et ses répercussions — avec justesse et sensibilité, sans tomber dans le pathos gratuit.
En somme, La faute à Brahms est un roman dense et riche, qui réussit à marier intrigue psychologique, observation sociale et méditation artistique. On en sort à la fois troublé et admiratif, avec la sensation d’avoir assisté à la lente dérive d’êtres humains fragiles, pris dans la toile de leur mémoire et de leurs obsessions.